VAQUER Fernand
VAQUER Fernand, Jean, Lucien, né le 22 juin 1889 à Latour-Bas-Elne (Pyrénées-Orientales), mort le 17 septembre 1969 à Tresserre (Pyrénées-Orientales).
Militaire de carrière, ancien combattant 1914-1918, vigneron, rugbyman, entraîneur et dirigeant de l’Union Sportive Athlétique de Perpignan (USAP).
Fernand est le fils de Jean, Martin, François Vaquer (ou Vaqué) (Argelès-sur-Mer, Pyrénées-Orientales, 30 janvier 1863 – Latour-Bas-Elne, 15 novembre 1894), propriétaire, vigneron à Latour-Bas-Elne, et de Marguerite, Rose, Catherine Rebardy (Latour-Bas-Elne, 15 décembre 1864 – Saint-Cyprien, Pyrénées-Orientales, 18 février 1905), sans profession. Il est le cadet de deux enfants.
Après le décès précoce de son père, Fernand Vaquer et sa famille s’installent à Perpignan (Pyrénées-Orientales). En 1908, au moment de son recrutement militaire, il y réside 4 bis rue neuve. Dans la préfecture catalane, il fréquente l’école primaire et est formé à la mécanique. Il découvre également le rugby. En 1903, à quatorze ans, il débute au Stade roussillonnais. Il y reste quatre saisons avant de rejoindre l’Association sportive de Perpignan (ASP). Mais orphelin de père, il s’engage pour quatre ans, le 18 octobre 1909 et rejoint l’armée au 23è régiment d’artillerie à Toulouse (Haute-Garonne).
Par commodité il joue alors avec le Toulouse olympique (TO). La saison suivante, il peut à nouveau jouer avec l’ASP et devenir champion de France de 2è série en 1911 face à Dole (Jura) 9 à 0. Ses qualités physiques (1 m 75 et 83 kg), lui permettent de jouer aussi bien demi d’ouverture, poste qu’il occupe ce jour-là, que troisième ou deuxième ligne. Grâce à ce titre, l’ASP accède à la première série, ce qui lui ouvre la porte vers le championnat de France, toutefois, Fernand retourne au TO et obtient un deuxième titre de champion de 2è série, 19 à 0 face au Club athlétique de Paris. En 1912, le TO est devenu le Toulouse olympique employés club (TOEC), mais Fernand le quitte en cours de saison pour rejoindre le prestigieux Stade toulousain, dernier champion de France en titre.
Nommé brigadier le 25 septembre 1910 et maréchal des logis de 1er juin 1912, il se rengage pour un an à compter du 18 octobre 1913. Cette saison 1913-1914, il participe à la première (avec son club) et à la troisième (avec l’équipe des possibles) rencontre de sélection en vue de former l’équipe de France. Toutefois, il n’a pas le bonheur d’être international avant la Grande Guerre.
Dès le 7 août 1914, il rejoint le front. Le 1er septembre 1914, il est nommé adjudant. Il fait toute la guerre avec son régiment et est cité le 30 août 1918 comme excellent sous-officier distingué par son énergie et son courage, tant à Verdun en 1916 comme chef de section aux batteries que dans les Flandres, en avril 1918 comme commandant des avant-trains. Cette citation s’accompagne de l’attribution de la croix de guerre avec étoile. Le 1er septembre 1918, il est blessé par un éclat de grenade dans le bras gauche. Durant le conflit, il est sélectionné dans l’équipe de rugby du 17è corps d’armée.
Après l’armistice il peut reprendre le rugby avec le Racing club de France ce qui lui permet d’être sélectionné dans l’équipe de France de guerre, le 19 avril 1919, à Twickenham (Angleterre), les 4 et 11 mai, à Colombes (Seine) puis à Toulouse, chaque fois face à la Nouvelle-Zélande en troisième ligne. La même année il remporte la compétition de rugby des jeux interalliés, grâce à deux victoires face à la Roumanie et les États-Unis les 24 et 29 juin, à Colombes.
Le 24 octobre 1919, il se rengage pour deux ans au 23è régiment d’artillerie à Toulouse, mais poursuit sa carrière rugbystique, à Perpignan, avec l’Union sportive perpignanaise avec laquelle il est champion du Languedoc et privé de la finale du championnat de France après une défaite en barrage face au Stadoceste tarbais, rencontre au cours de laquelle il marque un essai. Le 6 juin 1920, il est muté au 3è régiment d’artillerie à Carcassonne (Aude) et poursuit le rugby à Perpignan. La saison 1920-1921, il est remplaçant en équipe de France face aux États-Unis à l’automne. Avec son club, il est champion du Languedoc, puis de France face au Stade Toulousain 5 à 0 le 17 avril au Parc des sports de Sauclières, à Béziers (Hérault). A l’issue de cette rencontre, l’Indépendant écrit de lui : « Vaquer est un as. Ses touches sont impeccables. Son courage est inépuisable et son commandement aussi énergique qu’avisé. »
Il est également finaliste de la coupe de France, battu 8 à 14 par l’équipe nationale. Cette même saison, remplaçant pour la première rencontre de sélection, il joue la deuxième et la troisième avec la sélection régionale face à l’équipe de France. Il y gagne sa première sélection en équipe de France, face à l’Écosse le 21 janvier 1921, pour la première victoire française en terre écossaise. Il est reconduit pour rencontrer le Pays de Galles à Cardiff le 28 février pour une défaite 4 à 12.
La saison suivante, il est à nouveau champion du Languedoc et qualifié pour le championnat de France mais non pour sa finale. Il est aussi sélectionné du Languedoc face à une équipe anglaise pour une victoire 43 à 3, rencontre au cours de laquelle il marque deux essais. Il est également international militaire face à l’Angleterre et retenu avec l’équipe de France, à Colombes pour une défaite face au Pays de Galles. C’est là son ultime sélection, au poste de troisième ligne centre. En avril, il est muté en tant que moniteur d’éducation physique et sportive au 86è régiment d’artillerie lourde, stationné à Lyon (Rhône). Surnommé « le maréchal » par Marcel Graule, un dirigeant du club perpignanais et frère de l’international Vincent, à l’issue d’une victoire catalane à Poitiers, il joue encore deux saisons avec son club.
Le 25 juillet 1923, Fernand Vaquer épouse à Tresserre Marie, Philomène, Florentine Vila (Tresserre, 8 novembre 1894 – 25 janvier 1986), fille de Pierre, propriétaire d’un commerce de tartres et lies. Le couple s’installe à Tresserre où naissent Eveline, Marguerite, Marie (Tresserre, 4 septembre 1924 – 10 avril 1925) et Fernand, Pierre, François (Tresserre, 2 août 1929 – Le Soler, 5 décembre 2018). Rapidement Vaquer développe le domaine viticole apporté par son épouse ; domaine que son fils Fernand, puis son petit-fils Bernard, Michel, Fernand (Perpignan, 23 avril 1965 – 16 octobre 2001), vigneron et œnologue, et aujourd’hui Frédérique, l’épouse de ce dernier, font fructifier avec la production de vins remarqués.
Le 28 octobre 1924, Fernand Vaquer fait valoir ses droits à la retraite proportionnelle de l’armée. Il devient entraîneur de l’Union sportive perpignanaise (USP) et entraîneur d’athlétisme l’été. En 1925, il est manageur de l’USP, puis de nouveau entraîneur en 1926. Dans l’entre-deux-guerres, il est proche de l’équipe première du club catalan, notamment en 1937-1938. En 1937, il reçoit la médaille d’or de l’éducation physique. En 1939, il entraîne la sélection du Languedoc-Roussillon, en coupe nationale. Toujours dans la sphère dirigeante du club, il redevient entraîneur de l’équipe première en 1949. A ce poste, il conduit cette dernière en finale du championnat de France en 1952 et au doublé Championnat le 22 mai 1955 au Parc Lescure, à Bordeaux (Gironde), Challenge Yves-du-Manoir le 29 mai, au stade Ernest-Wallon à Toulouse. En 1956, il reçoit la médaille de vermeil de la Fédération française de rugby. Le 10 octobre 1959, en désaccord avec la commission du rugby de l’Union sportive athlétique perpignanaise (USAP), il démissionne de ses fonctions de président de ladite commission, présidence où il a été porté sans être candidat le 9 juin de la même année. Il est également arbitre de série régionale et correspondant du comité de sélection de la Fédération française de rugby.
Après son décès survenu en 1969, son nom est donné à une tribune du stade Aimé-Giral, à Perpignan, et à une rue de la même ville dans le quartier Mailloles.
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Pour citer cet article:
ŒUVRE
SOURCES
– ADPO., 13NUM1R, registre matricule 1909, (n° 1-500), pages 543-544.
– ADPO., état-civil, Tresserre, NMD, 9NUM2E5305, 1908-1925.
– ADPO,. état-civil, Tresserre, TD, 9NUM2E5342/24, 1923-1932.
– MEIGNAN, Francis, « Fernand Vaquer », fiche 10210141, dans : MEIGNAN, Francis (dir), Encyclopédie du rugby à mise à jour périodique, Cuxac d’Aude, Éditions FM, 2002-2024.
– ROQUES, Christian, Les 81 Catalans du XV de France, de Patrick Arlettaz à Fernand Vaquer, inédit.
– SICART, Henri, USAP, 100 ans d’histoire et de culture, Canet-en-Roussillon, Éditions Trabucaire, 2007.
– Union sportive Arlequins perpignanais, fr.wikipedia.org, consulté le 29 avril 2025.
– Filae, site généalogique consulté le 30 avril 2025.
– Geneanet, site généalogique consulté le 30 avril 2025.
– MatchID, moteur de recherche de l’INSEE (décès) consulté le 30 avril 2025.
– Plaquette du Domaine Vaquer (domaine-vaquer.com), consultée le 30 avril 2025.
ICONOGRAPHIE
– Photo carrousel :
– Photos 1 et 3, collection de l’auteur. Reproduction interdite.
– Photo 2, Académie Jean-Michel-Canet. Reproduction interdite.