Présentation
Un projet au long cours
L’historique. Le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises a été lancé en 1998 à l’initiative de Gérard Bonet dans le cadre de l’Institut d’histoire du Roussillon (IHR), association loi 1901 aujourd’hui dissoute, alors présidée par Alice Marcet (†), maîtresse de conférences en histoire moderne à l’université de Perpignan. Ce projet se voulait le continuateur et surtout le complément du Dictionnaire de biographies roussillonnaises de l’abbé Capeille, publié à Perpignan en 1914, dont le contenu remonte au plus lointain Moyen Âge jusqu’à l’aube naissante du XXe siècle.
Là où Jean Capeille travailla seul dans la tradition des prêtres érudits du XIXe siècle, le projet du Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises s’afficha d’emblée comme une œuvre collective et bénévole, structurée autour d’une seule période, celle dite contemporaine que les historiens font généralement commencer en 1789. Se constitua alors un comité de rédaction composé d’historiens, rapidement épaulés par quelque cinquante collaboratrices et collaborateurs (universitaires, enseignants, archivistes, bibliothécaires, journalistes, étudiants, érudits) dont les spécialités et centres d’intérêt étaient – et sont toujours – aussi diversifiés que les individus biographiés et les champs de la connaissance explorés.
Après la mise au point de la méthodologie (1998) et l’élaboration (1998-2001) d’un corpus de quelque 1800 noms sur la base du Capeille pour la période 1789-1900, le comité de rédaction s’est attaché à dresser un fichier de femmes et d’hommes qui de 1789 jusqu’à nos jours, tous secteurs d’activités, horizons sociaux, engagements idéologiques et sensibilités politiques confondus, ont marqué ou contribué à façonner le Roussillon. Chemin faisant, il s’est avéré que le projet d’un dictionnaire biographique unique, sorte de monolithe de papier, n’était pas tenable. Il fut dès lors abandonné au profit de volumes thématiques tandis que l’association éditoriale Les Publications de l’Olivier reprenait le projet, sous l’égide de l’IHR.
Le premier volume, sous-titré « Pouvoirs et Société », a été scindé en deux tomes du fait du très grand nombre d’individus concernés. Le premier tome, regroupant les patronymes de A à L, est paru en 2011 dans une version papier. Il s’intéresse aux armées, à l’économie, aux Églises, à la justice, aux mouvements et organismes sociaux, à la politique et à la presse politique et d’information générale. Simultanément deux autres volumes étaient annoncés, l’un consacré à la Culture et aux Sports, l’autre aux Sciences de la vie et de la terre et aux Sciences exactes. La mise à disposition des notices relatives aux Sciences de la vie et de la terre par Jean-Jacques Amigo a inversé l’ordre de parution. C’est ainsi que le volume 3 (sans les Sciences exactes, faute de rédacteurs) est paru dès 2017, avant le volume 2 consacré à la Culture et aux Sports. Quelques mots maintenant sur l’intention et la méthodologie.
L’intention. Le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises ambitionne, sans prétendre à l’exhaustivité, de serrer au plus près, avec pondération et discernement, l’histoire personnelle et familiale, la vie professionnelle et sociale, mais aussi l’œuvre de personnes célèbres, connues, méconnues, oubliées, voire laissées pour compte depuis 1789, et dont le Roussillon est le dénominateur commun. Pour ce faire, il propose sur la base de règles simples, des notices biographiques fouillées de femmes et d’hommes disparus afin de bénéficier de parcours complets étudiés avec le recul et la liberté nécessaires, originaires ou non du département, mais qui y ont joué un rôle dans un groupe (parti, mouvement etc.), une micro-région ou dans la société, mais aussi de femmes et d’hommes nés dans les Pyrénées-Orientales qui se sont révélés ailleurs, en France ou à l’étranger.
Œuvre collective et bénévole, mais aussi œuvre évolutive tributaire de la bonne volonté de ses collaborateurs, les notices qui la composent sont rédigées sur la base d’un cahier des charges (« Fiche biographique ») inspiré de la démarche prosopographique par son aspect facilitateur (état civil, formation, profession etc.). La variété des auteurs et la multiplicité des individus concernés (les personnalités connues y côtoient les méconnus, les oubliés et même les flétris de l’histoire) ne se prêtent pas, en effet, à la photographie d’un groupe social comme le suppose ladite démarche.
La narration, chronologique de préférence, la plus exhaustive possible mais néanmoins concise, privilégie les faits au commentaire dans un style factuel où l’hagiographie n’a pas sa place. Les auteurs sont soumis à des « Règles de présentation », et au recours éventuel du « Protocole typographique », disponibles dans la « Boîte à outils ». Sélectionnées, relues, corrigées et validées par le comité de rédaction, les notices sont signées de leur(s) auteur(s) qui en assument la responsabilité.
Mémoire collective du Roussillon avec ses lumières et ses ombres, le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises se veut une manière différente et originale d’écrire (et de lire) l’histoire des terres catalanes du Nord.
Du papier au numérique
Comme ses homologues, le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises (NDBR) revendique une dimension pratique, une ambition synthétique et une volonté pédagogique. Les 460 notices du premier volume, tome 1 (A-L) « Pouvoirs et Société » et les 556 du troisième volume (A-Z) « Sciences de la vie et de la terre » en attestent, si besoin en était. Un pari gagné de ce point de vue.
D’un médium … Cependant, en dépit de la somme de connaissances sollicitées et de travail occasionné, outre la relative hétérogénéité des notices liée à la variété des auteurs, les manques associés aux choix opérés (sur et sous évaluations) et les oublis involontaires, le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises souffre d’un défaut rédhibitoire à ce genre d’entreprise : sa lenteur. Depuis 2011 et 2017, dates de parution des deux premiers volumes papier, combien de fois lors d’une rencontre ou d’un salon, ne nous a-t-on pas demandé la date de sortie du tome 2 du volume « Pouvoirs et Société » et des suivants ? Or, ce temps long est inhérent à la disponibilité des uns et des autres, auteurs et éditeurs, tous bénévoles faut-il le rappeler, à la mise au point des notices (proposition, décision, rédaction, soumission, navettes auteurs-éditeur, validation), et aux impératifs de l’édition (maquette, mise en page, épreuves, relectures, impression, façonnage) sur la base de corpus volumineux. Au point que des dizaines de notices fin prêtes dorment depuis des mois, sinon des années, dans nos tiroirs. Une situation contrariante, voire intenable, à laquelle il convenait de remédier.
… à un autre. Dès lors, un choix s’est imposé à nous : celui de l’édition numérique avec ses avantages : rapidité, fluidité, adaptation, actualisation, accessibilité, interactivité, prix… et ses inévitables contreparties : disparition des plaisirs tactiles et olfactifs (contact avec le papier et odeur de l’encre), des maquettes audacieuses et des couvertures colorées, etc. Concrètement, la mise en ligne du Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises signifie le basculement définitif des volumes 1, tome 2 (A-Z) « Pouvoirs et Société » et 3 (A-Z additif) « Sciences de la vie et de la terre », de l’édition papier initialement prévue vers l’édition numérique et, simultanément, l’offre en version numérique des volumes 2 (A-Z) « Culture et Société » et 4 (A-Z) « Sports et Société ». Ainsi, désormais, chaque semestre, toutes thématiques confondues, dix à quinze nouvelles notices numériques sont mises à la disposition du public. Partiellement consultables dans la page « Recherche de notices » (filtres alphabétique, thématique) via un bref chapeau (état civil et situation socio-professionnelle), leur achat (« Nos formules & tarifs ») se fait en ligne. Outre la notice, sont disponibles les œuvres de l’individu biographié avec les sources et, dans la mesure du possible, quelques photographies.
Alors que l’internet est synonyme de gratuité, l’achat (pour un modique somme) de notices numériques est susceptible de surprendre. Comment pourrait-il en être autrement dès lors que les notices papier sont payantes à travers l’achat des dictionnaires papier ? Ajoutons que l’association éditoriale Les Publications de l’Olivier fonctionne sans publicité et sans les soutiens institutionnels.
Il convient de préciser que l’édition numérique ne concerne que le Nouveau dictionnaire de biographies roussillonnaises, à l’exclusion des autres ouvrages de l’association éditoriale les Publications de l’Olivier.
L’équipe
Comité de rédaction
André Balent, Gérard Bonet (direction), Marie-Andrée Calafat, Sylvie Caucanas, Nicolas Marty.
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